Le calendrier républicain
d'après un texte d'Albert Soboul

trouvé sur le site personnel de Jean-Paul Cornu


Le 20 septembre 1793, le citoyen Romme, député du Puy-de-Dôme et mathématicien, présentait, à la Convention Nationale, le travail du Comité d'Instruction Publique concernant les changements à apporter au calendrier.

Le 5 octobre 1793, sur les bases de ce rapport, la Convention abolissait, pour les usages civils, l'ère vulgaire du calendrier grégorien et établissait l'ère des Français.





Article Premier L'ère des Français compte de la fondation de la République, qui a eu lieu le 22 septembre 1792 de l'ère vulgaire, jour où le soleil est arrivé à l'équinoxe vrai d'automne, en entrant dans le signe de la Balance à 9 heures 18 minutes 30 secondes pour l'Observatoire de Paris.
Art. 2. L'ère vulgaire est abolie pour les usages civils.
Art. 3. Le commencement de chaque année a été fixé à minuit, commençant le jour où tombe l'équinoxe vrai d'automne pour l'Observatoire de Paris.
Art. 4. La première année de la République française a commencé à minuit, 22 septembre 1792, et a fini à minuit, séparant le 21 du 22 septembre 1793.
Art. 5 La deuxième année a commencé le 22 septembre 1793, à minuit, l'équinoxe vrai d'automne étant arrivé, pour l'Observatoire de Paris, à 3 heures 7 minutes 19 secondes du soir.
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Art. 7. L'année est divisée en douze mois égaux de trente jours chacun, après lesquels suivent cinq jours pour compléter l'année ordinaire, et qui n'appartiennent à aucun mois ; ils sont appelés jours complémentaires.
Art. 8. Chaque mois est divisé en trois parties égales, de dix jours chacune, et sont appelées décades, distinguées entre elles par première, seconde et troisième.
Art. 9. Les mois, les jours de la décade, les jours complémentaires, sont désignés par les dénominations ordinaires premier, second, troisième, etc., mois de l'année ; premier, second, troisième, etc. ; jour de la décade ; premier, second, troisième, etc., jour complémentaire
Art. 10. En mémoire de la Révolution qui après quatre ans, a conduit la France au gouvernement républicain, la période bissextile de quatre ans est appelée la Franciade. Le jour intercalaire qui doit terminer cette période est appelé le jour de la Révolution. Ce jour est placé après les cinq jours complémentaires.
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Art. 14. Tous les actes publiés seront datés selon la nouvelle organisation de l'année
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Art. 16. Tous les quatre ans ou toutes les Franciades, au jour de la Révolution, il sera célébré des jeux républicains en mémoire de la Révolution française.




Lors de la séance de la Convention, le 6 octobre 1793, au nom du Comité d'Instruction publique, Fabre d'Eglantine1, présente un rapport sur la dénomination des jours et des mois.
Le 4 frimaire de l'an II (24 novembre 1793), la Convention adopte les propositions de Fabre d'Eglantine. Le décret du 4 frimaire an II reprenait les huit premiers articles de celui du 5 octobre. Il précisait dans son article 9 :


Art. 9.

Les noms des jours de la décade sont :

Primdi, Duodi, Tridi, Quartidi, Quintidi, Sextidi, Septidi, Octidi, Nonidi, Décadi.

 

Les noms des mois sont :

pour l'automne : vendémiaire, brumaire, frimaire ;
pour l'hiver : nivôse, pluviôse, ventôse ;
pour le printemps : germinal, floréal, prairial ;
pour l'été : messidor, thermidor, fructidor.

  Les cinq derniers jours s'appellent les "Sans-culottides ".


Le 25 frimaire an II (15 décembre 1793), la Convention adoptait une " Instruction sur l'ère de la République et sur la division de l'année ". La nouvelle mesure du temps " doit porter à la fois et l'empreinte des lumières de la nation et le caractère de notre Révolution, par son exactitude, sa simplicité, et par son dégagement de toute opinion qui ne serait point avouée par la raison et la philosophie".

Le 7 fructidor an III (24 août 1794), par décret, la Convention ordonne que les derniers jours de l'année républicaine portent le nom de " jours complémentaires ", au lieu de celui de " sans-culottides ".

Le 14 germinal an VI (3 avril 1798), par décret, le Directoire conçut l'application du nouveau calendrier comme une mesure de défense républicaine.
Ce décret oblige les administrations municipales à régler leurs séances et les juges de paix leurs audiences sur la décade ; les municipalités devaient en tenir compte pour fixer les jours de foires et de marchés.

La loi du 17 thermidor an VI (4 août 1798) prescrit de coordonner les jours de repos avec le calendrier républicain.

Le calendrier républicain demeurera officiellement en usage jusqu'au début de l'Empire.
Le senatus-consulte du 22 fructidor an XIII (9 septembre 1805) remit en usage le calendrier grégorien à dater du 11 nivôse suivant, c'est à dire du 1er janvier 1806
.

1 Philippe Fabre dit Fabre d'Eglantine est né à Carcassonne en 1750 et fut guillotiné à Paris en 1794- Il est l'auteur de la célèbre chanson " Il pleut, il pleut bergère "



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mise à Jour le 11 octobre 1998
© numa octobre 1998